Ils aspirent à un confort de vie et de travail plus important qu'il y a vingt ou trente ans.
Dans ce double objectif, ils veulent bénéficier d'une certaine tranquillité pour avoir une vie familiale et un certain confort dans leur activité, c'est-à-dire de ne pas se retrouver seul avec un stéthoscope, la nuit, dans la neige, au milieu de la campagne ! Cela semble logique.
Dans ces conditions, deux propositions doivent, me semble-t-il, être explorées.
La première concerne les médecins d'une soixantaine d'années, dont nous avons déjà parlé. Ceux-ci devraient pouvoir s'assurer un compagnonnage avec un interne de médecine générale qui pourrait de la sorte exercer une activité mixte, entre le stage et le remplacement. Il s'agirait d'un remplacement à côté d'un médecin installé, qui lui permettrait d'acquérir une expérience, tout en allégeant le travail du médecin en fin de carrière et, éventuellement, de prendre le relais de ce médecin sur une activité à la fois contrôlée et autonome. Cette proposition mérite réflexion et elle n'est pas, à mon avis, très compliquée à mettre en oeuvre.
Avant de présenter ma seconde proposition, je précise que je ne suis ni collectiviste ni marxiste, même si le ministre peut en douter lorsqu'il entend mes propos à la fédération hospitalière ! (Sourires.)
Dans les maisons de santé, il y a une rémunération à l'acte, mais aussi une rémunération de base. Cela montre qu'il s'agit aussi d'un service public et d'un maillage public du territoire. Dans ces maisons de santé et dans les zones désertifiées, il peut y avoir un exercice mixte et un financement mixte : une partie à l'acte, une partie obligatoire.
Or ces deux éléments ne sont en aucun cas coercitifs ou destructeurs d'une médecine libérale. Ils sont de simples éléments incitatifs qui permettent un confort de travail, associé à un confort de vie. Les jeunes médecins, dont la mentalité a – heureusement – changé par rapport à une médecine plus paternaliste et mordant davantage sur la vie familiale, pourront trouver là les deux axes d'orientation permettant de lutter contre la désertification médicale.