Le ministère des affaires étrangères a proposé aux Français présents en Côte d'Ivoire de se regrouper sur le camp de Port-Bouët et sur l'aéroport. La plupart d'entre eux n'avaient pas souhaité le faire jusqu'au dernier moment, et si certains s'y sont résolus depuis quarante-huit heures, ce n'est pas le cas de la majorité. Nous ne sommes donc pas dans une situation comparable à celle de 2004, lorsque les Européens en général et les Français en particulier étaient désignés comme boucs émissaires. Nos compatriotes se sont décidés en fonction de leur quartier d'habitation et de leur expérience personnelle. Un nombre significatif d'entre eux a décidé de rester chez soi, estimant ne pas être menacé par le conflit.
En tout état de cause, la force Licorne a pour mission de protéger en tant que de besoin nos compatriotes, soit en leur offrant l'accès au camp de Port-Bouët, soit – grâce au contrôle de l'aéroport – en leur donnant la possibilité de quitter le pays s'ils le souhaitent. Mais dans l'immédiat, les Français ne constituent pas une cible désignée, même si le Gouvernement sortant, en plein désarroi, rend notre pays responsable de ses propres difficultés.