Nous parlons beaucoup de la démographie médicale et du fait que les médecins cherchent à fuir certaines parties du territoire.
Certains territoires sont en effet plus difficiles que d'autres, et c'est dans ceux-là que le problème apparaît, mais, plus généralement, il y a une crise profonde de la profession de médecin, de médecin généraliste en particulier.
Le premier signe en est que les médecins s'installent de plus en plus tard, souvent passé quarante ans, alors qu'ils s'installaient, il y a encore quelques années, sitôt leurs études terminées. De plus, parmi ceux formés pour exercer la médecine libérale, toute une partie – plus de la moitié – s'échappe et cherche à exercer des professions plus protégées.
Mon département est très concerné par ce problème, d'autant plus aigu qu'il se pose un problème d'attractivité du territoire. Les généralistes de mon département demandent d'ailleurs que des mesures soient prises pour faire revenir certaines professions et activités.
Pourtant, ils sont opposés à l'obligation de déclarer leurs congés. Initialement, je pensais, comme vous tous, que c'est la moindre des choses, lorsque l'on part en congé, de le signaler. Mais les médecins de ma circonscription sont montés au créneau contre cette mesure car ils considèrent que, par ce biais, on leur empêchera de partir en vacances, que les caisses d'assurance maladie, lorsqu'elles constateront qu'il ne reste plus qu'un seul médecin sur place et qu'il s'apprête à partir en vacances, le réquisitionneront. Ces médecins, qui, dans ma circonscription, souffrent, considèrent qu'il pourrait y avoir des arrière-pensées, et je ne suis pas loin de partager leur avis. Ils ne veulent pas payer la note pour les problèmes de démographie médicale. Ils attendent d'autres solutions.
À cela s'ajoute l'espèce de harcèlement dont ils se sentent victimes de la part des caisses. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)