J'avais défendu l'amendement qui a introduit dans la loi « HPST » ce contrat santé solidarité qui ne mérite, me semble-t-il, ni cet excès d'honneur ni cette indignité. Je me permets de vous rappeler qu'il avait été rédigé en accord avec les internes, c'est-à-dire avec ceux qui vont s'installer, dans les prochaines années, comme médecins généralistes ou spécialistes. L'idée de solidarité sous-tendait ce contrat : pourquoi imposer aux nouvelles générations les difficultés créées par une situation démographique dont elles ne sont pas responsables puisqu'elle est le fait des générations précédentes ?
Dans l'esprit du rapporteur de la loi « HPST » que j'ai été, cet amendement était un outil supplémentaire dans la boîte à outils dont doivent disposer les ARS. J'ai rappelé, tout au long de la discussion de cette loi, que ce qui fait l'intérêt de la régionalisation, c'est que les mêmes modes de fonctionnement sont différents en région parisienne, en Bourgogne ou dans le Limousin. L'idée de départ était que chaque territoire devait être capable de créer cette dynamique pour attirer des médecins. Une fois établi le schéma régional de l'offre de soins, il devait être proposé, dans un délai prévu par la loi, aux médecins qui souhaitent s'installer en zone surdense de coopérer à l'activité médicale dans d'autres secteurs.
Je me permets de rappeler l'exemple que je prenais, pour faire plaisir à mon collègue Christian Paul. Si un jeune ophtalmologiste veut s'installer au pied de la cathédrale de Dijon, on peut lui dire : « D'accord, installez-vous. Mais vous irez deux fois par semaine faire des opérations de la cataracte à Clamecy ou à Avallon. » Cela ne me semblait pas quelque chose de complètement idiot.