…dans son début, montrait fort justement qu'il fallait plafonner l'installation de médecins dans les zones trop bien dotées.
Hier soir, au cours de la discussion générale, même si nous approchions de minuit, plusieurs d'entre vous – Pierre Morel-A-L'Huissier, Marc Bernier, Jean-Marie Rolland et d'autres –, le compte rendu intégral en fait foi, ont très clairement réclamé, non des mesures de contrainte, des mesures brutales, mais des mesures de régulation censées permettre, pour les dix années à venir, d'obtenir des résultats.
De nombreuses propositions, y compris celles émises à l'instant par notre collègue Vigier, se révèlent nécessaires. Prenons la réforme des études médicales et notamment la question du numerus clausus, l'organisation presque systématique de stages dans les territoires sous-dotés : nous savons bien que l'effet de ces bonnes idées, que nous avons toujours défendues et que nous encourageons avec les collectivités locales qui souvent financent les stages en milieu rural, ne se produira pas avant dix ou quinze ans.
Le problème est donc de savoir comment agir pour les dix prochaines années. Pendant ce laps de temps, dans vos circonscriptions, plus de la moitié des médecins partiront à la retraite. Dans la Nièvre, mon département, sur les trente praticiens inscrits au conseil de l'ordre en 2010, vingt-cinq ont été formés hors de France. Nous pillons les ressources médicales de la Roumanie, du Moyen-Orient et de l'Afrique pour fournir en médecins non seulement les territoires ruraux mais aussi, comme le soulignait Jean-Marie Le Guen, les territoires urbains. Or aucune mesure sérieuse n'est prise pour faire face à cette catastrophe sanitaire qui affecte la France.