Monsieur le président, monsieur le ministre du travail, de l'emploi et de la santé, mes chers collègues, l'article 1er traite des sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires regroupant des médecins, des auxiliaires médicaux et des pharmaciens.
Vous présentez les SISA comme une réponse au problème des déserts médicaux alors que beaucoup de jeunes médecins ne souhaitent plus exercer en libéral. Je vous rappelle l'expérience faite par un maire de votre majorité : Confronté au départ en retraite de trois médecins libéraux et alors qu'aucun généraliste n'acceptait ses offres d'installation, il a décidé, avec son conseil municipal, de salarier trois médecins au barème hospitalier. Ce maire déclarait à la presse : « Il se confirme que le statut de salarié correspond bien à un changement profond des jeunes médecins, même si cela a choqué certains de mes amis libéraux. »
Il est urgent d'abandonner nos vieux réflexes, de constater que la société a changé, et la médecine aussi. Sur les 5 000 médecins diplômés en 2007, 3 276 ont choisi le salariat, 206 font des remplacements et 470 seulement se sont installés. C'est au point que le Syndicat des médecins libéraux craint pour l'avenir de l'allocation supplémentaire vieillesse, qui correspond à 39 % des pensions de retraite de cette catégorie et a demandé l'aide de l'IRCANTEC, qui bénéficie d'une arrivée massive de jeunes médecins ayant choisi l'exercice salarié au détriment du libéral. C'est cela la réalité et c'est sur cette base qu'il faut réfléchir.