Monsieur le député, le Parlement se souviendra pendant longtemps des travaux remarquables que Danielle Bousquet (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC) et vous-même avez menés dans le cadre de la mission d'information sur la prostitution. Vous en avez abordé tous les aspects, y compris sanitaires et sociaux ; vous avez rappelé que le système de lutte contre la prostitution dans notre pays était abolitionniste : il condamne la prostitution d'autrui, même avec son consentement, et le racolage.
Vous avez fait oeuvre utile en attirant l'attention sur le fait qu'il était curieux que le fait générateur du trouble à l'ordre public et de l'atteinte à la dignité humaine, c'est-à-dire la demande du client, n'était pas pris en compte dans le débat public. Avec Danielle Bousquet, vous avez indiqué une série de pistes qu'il nous faudra suivre.
Ces préconisations entrent en parfaite résonance avec le plan que j'ai présenté ce matin devant le Conseil des ministres et qui se décline en trois chapitres : protection, prévention, sensibilisation.
La protection d'abord, à travers les centres d'accueil de jour, les référents violence, les lieux dédiés aux visites familiales car c'est souvent à l'occasion du droit de visite que s'exercent des violences contre les femmes, qui vont jusqu'au meurtre.
La prévention ensuite, avec des formations dispensées à tous les personnels concernés : policiers, gendarmes, professionnels de santé, officiers d'état-civil, personnels consulaires et diplomatiques.
La sensibilisation enfin, parce que la lutte contre les violences faites aux femmes est du ressort de chacun d'entre nous. Trois campagnes d'information seront lancées, sur la lutte contre le viol, sur les violences sexistes et sexuelles au travail et, bien sûr, sur la prostitution. Rappelons un simple chiffre : quand quelqu'un fait appel aux services d'une prostituée, neuf fois sur dix, il est complice d'une traite d'êtres humains. Il ne faut jamais l'oublier. (Applaudissements sur tous les bancs.)