Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Roland Muzeau

Réunion du 13 avril 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Impôt de solidarité sur la fortune

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRoland Muzeau :

Par vos choix fiscaux de classe au bénéfice des plus fortunés, du bouclier fiscal à la baisse des droits de mutation, votre gouvernement a encouragé le grand retour des héritiers en même temps qu'il multipliait par deux la dette de la France.

Entre 2004 et 2007, 0,01 % de nos concitoyens, les plus riches, ont vu leurs revenus augmenter de 40 %, soit un gain annuel de 360 000 euros.

La crise a boosté les dividendes des actionnaires du CAC 40, en progression de 13 % en 2010, comme le patrimoine des cinq cents plus grosses fortunes, en augmentation de 25 %.

La rémunération annuelle des grands patrons vaut désormais des centaines voire des milliers d'années de SMIC, quand six millions de salariés touchent moins de 750 euros par mois. Quant aux 10 % de salariés du secteur privé payés au SMIC, vous leur refusez tout coup de pouce depuis 2007.

Face à ces injustices, le ressentiment des Français est immense. Ils sont appauvris par l'augmentation des dépenses obligatoires – logement, transports, énergie, sans parler de l'envolée des prix des produits de première nécessité – et par la stagnation des salaires.

Avec votre « panier essentiel » du pauvre, l'encadrement des prix énergétiques ou le forfait kilométrique, vous bricolez pour faire illusion. La réalité, c'est qu'une fois encore vous vous apprêtez à exonérer d'ISF 300 000 foyers fiscaux et à en alléger 200 000 autres, pour une perte de recettes de 1,6 milliard d'euros. Votre gouvernement ose, dans le même temps, diminuer de 35 % l'allocation en faveur des demandeurs d'emploi en formation.

Les revenus, l'augmentation des salaires, voilà la priorité des Français. Il faut une autre répartition des richesses entre le capital et le travail. Le Gouvernement pourrait agir sur le SMIC, programmer son augmentation.

Monsieur le Premier ministre, il y a urgence. Allez-vous prendre des mesures et convoquer une conférence nationale sur les salaires ? (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR et sur plusieurs bancs du groupe SRC.)

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion