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Intervention de Catherine Lemorton

Réunion du 12 avril 2011 à 21h30
Modification de la loi portant réforme de l'hôpital — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCatherine Lemorton :

Néanmoins – et pour une fois, je vais essayer de positiver – ce débat est finalement le bienvenu si l'on prend la peine de l'élargir à certains sujets déjà abordés durant les débats consacrés à la loi HPST, notamment au titre III, intitulé « Prévention et santé publique », dont j'étais responsable pour mon groupe.

Concernant la prévention, il faut vivre avec son temps. Et ce temps, c'est notamment internet, qui est devenu docteur Google, le « médecin le plus consulté de France ».

À ce sujet, le vote par la commission d'un amendement imposant la présence de liens en direction des sites d'information institutionnels et indépendants est une bonne chose, mais la réalité de la situation devra imposer à la représentation nationale d'aller plus loin. J'en veux pour preuve l'exemple, hallucinant à plus d'un titre, dont je vais vous parler.

Sur de nombreux sites – sites de CHU, de journaux de CHU, sites personnels de médecins généralistes, sites de collectivités territoriales destinés aux jeunes et même sites certifiés Health On the Net –, figure un lien qui renvoie à un site nommé adovac.fr. Or, à aucun moment, il n'est précisé que ce « site d'information sur la vaccination des adolescents avec calendrier à télécharger » aboutit directement à la page d'accueil de Sanofi-Pasteur MSD (Exclamations sur les bancs du groupe SRC) et qu'il émane d'experts rémunérés par cette même firme. La confusion entre expertise, information en direction d'un public sensible – les adolescents, qui utilisent internet pour s'informer – et publicité pour une firme pharmaceutique est ici totale.

Je souhaite également évoquer l'article 9 bis du texte de la commission, qui aborde timidement la question des conflits d'intérêts. Pour nous, il est important d'aller plus loin en proposant que les déclarations des membres des professions médicales soient rendues publiques bien au-delà des seuls ordres professionnels, qui les gardent souvent au fond de leurs tiroirs. L'exemple suivant, tout aussi hallucinant que le précédent, devrait vous éclairer quant à l'urgence d'établir un encadrement.

Dans son édition du 7 avril dernier, un hebdomadaire reconnu a consacré une chronique au cancer du col de l'utérus et à sa prévention par le biais du vaccin, chronique rédigée par un médecin qui intervient régulièrement dans les colonnes de ce journal ainsi que sur France Info.

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