La loi HPST est unanimement critiquée dans notre pays, sauf par les tenants de l'hôpital- entreprise, négation du service public. On y trouvait pourtant quelques dispositions bien timides pour tenter de porter remède à un problème qui menace, à très court terme – vous le savez monsieur Bur –, des pans entiers de notre territoire et donc la population qui y vit, je veux parler des déserts médicaux.
Pourtant, sur le terrain, monsieur le ministre, les élus, les collectivités locales, les professionnels de santé, qui ont pris conscience du problème pour une part d'entre eux, se démènent pour trouver des solutions, recruter des médecins, parfois fort loin, aménager, construire des maisons de santé pluridisciplinaires, dont les exemples abondent, notamment dans mon département. Je pourrais parler de celles d'Aunay-le-Château ou de Saint Pourçain-sur-Sioule, que vous aurez sûrement l'occasion de visiter quand vous viendrez nous voir.
Pendant ce temps, vous ne faites rien. Pire ! vous faites semblant de faire.
C'est la politique « tango » : un pas en avant, deux pas en arrière. Certes, dans ce texte, on peut relever quelques points constructifs : l'article 1er, qui crée les sociétés interprofessionnelles de soins ambulatoires, donnera un cadre juridique à l'exercice dans les maisons de santé, et l'article 2, qui donne un statut aux maisons de santé et à leur fonctionnement. Des amendements déposés par notre groupe sont venus améliorer en commission ces deux articles. Nous y reviendrons.
Le fait que cette proposition de loi Fourcade soit devenue un texte fourre-tout ne doit pas nous faire perdre de vue l'intention principale de ses auteurs, à savoir revenir en arrière sur le peu que la loi HPST faisait pour améliorer la présence médicale dans les territoires sous-dotés et défaire ce peu avant même que la disposition ne soit mise en application. C'est bien le comble !