Le ministre aime à dire que nous tenons deux langages, l'un à Paris, dans cet hémicycle, l'autre dans nos circonscriptions. Monsieur le ministre, je vous invite dans une de nos circonscriptions ; je vous assure que la plupart des médecins y partagent la conviction que le statu quo n'est plus possible.
La médecine libérale n'est pas en cause dans ses principes, qu'il s'agisse de la liberté d'installation, de la liberté de choix du médecin par le malade, de la liberté de prescription ou de la pluralité des modes de rémunération. Mais les évolutions récentes la mettent en question, ainsi qu'en témoignent les trajectoires des nouveaux médecins, souvent marquées par dix années de remplacements, la migration vers d'autres modes d'exercice, la médecine salariée, et bien d'autres scénarios. Cela montre que la médecine, dans sa forme libérale traditionnelle où la liberté d'installation était érigée en dogme, n'est plus guère en vogue. Et je crois pouvoir dire sans outrance, monsieur le ministre, que vous vous acharnez à défendre un modèle très concurrencé et qui, à défaut d'être obsolète, n'est plus la référence principale.