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Intervention de Yossi Gal

Réunion du 6 avril 2011 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Yossi Gal, ambassadeur d'Israël en France :

Je vous demande non pas d'être pro-israélien, mais d'être pour la vérité, et je peux seulement vous inciter à aller constater de vos propres yeux la taille réduite du pays – à peine 23 000 kilomètres carrés dont 60 % sont un désert – qui a été donné aux Juifs pour en faire leur patrie. Et ne vous fiez pas à ce que vous voyez à la télévision parce que, par définition, les médias ne s'intéressent qu'au spectaculaire. Vous découvrirez un peuple épris de paix, qui ne veut rien d'autre que ce que chacun d'entre vous veut pour sa propre famille : vivre en paix avec ses voisins.

Depuis deux ans, les Palestiniens ne sont plus disposés à revenir à la table des négociations. J'ai accompagné le processus de paix depuis Madrid, lorsqu'il a démarré. Il y a deux ans, à l'issue d'élections, un gouvernement d'union nationale a été mis en place, le type même de gouvernement nécessaire pour prendre des décisions lourdes de conséquences. Malheureusement, les Palestiniens ont persisté dans leur refus. En 2009, notre gouvernement a gelé toute activité de construction dans les implantations et le Premier ministre a été très critiqué pour ce geste qui était destiné à amener les Palestiniens à négocier. Je regrette qu'il n'ait pas été pris au sérieux.

Quant aux révoltes du monde arabe, bien sûr, nous sommes pour la démocratie ; elle est dans notre ADN. Les pays démocratiques ne versent pas dans la guerre. Le Président israélien a d'ailleurs salué le printemps arabe. Nous espérons des évolutions positives de l'Iran, de la Syrie, du Hamas, du Hezbollah et autres extrémistes qui ne veulent pas que le Moyen-Orient évolue vers la démocratie et l'ouverture. Mais il faut être très prudents. Nous sommes très heureux que l'Égypte ait clairement annoncé son intention de respecter le traité de paix avec Israël, qui reste la pierre angulaire de notre stratégie pour bâtir la paix dans la région.

La Syrie, elle, doit être jugée à l'aune de ses relations avec l'Iran, avec le Hezbollah, avec les extrémistes palestiniens ; or elles sont fortes comme jamais. Le flux d'armes de l'Iran vers le Liban passe par la Syrie, et Damas est le quartier général des organisations les plus extrémistes du monde arabe. Cela étant dit, nous restons à l'affût de la moindre inflexion.

En tant qu'Israélien qui recherche la paix pour ses enfants, je n'ai pas attendu les révoltes arabes pour oeuvrer à la paix. Je vous ai d'ailleurs cité une liste de mesures prises par Israël pour encourager les Palestiniens à venir à la table des négociations, mais ils sont restés sourds à nos appels. Les événements dans le monde arabe sont une raison supplémentaire pour négocier. Quand deux États européens ont un différend, ils ne se battent pas, ils discutent. C'est la seule méthode que les sociétés du XXIè siècle devraient connaître. Nous attendons que nos amis Palestiniens fassent de même.

Nous souhaitons ardemment poursuivre nos contacts étroits avec la Turquie, en raison de sa proximité et de l'influence qu'elle exerce sur d'autres pays de la région. Nous avons toujours l'espoir que les choses s'arrangent. Ce qui s'est passé l'année dernière avec la flottille est très regrettable, et j'y reviens parce qu'une nouvelle flottille est prévue. Je serai très clair à ce sujet : quiconque participe à cette flottille le fait pour des raisons exclusivement politiques. Si vous jugez que Gaza a besoin d'approvisionnements, toutes les voies vous sont ouvertes pourvu qu'il ne s'agisse ni d'armes, ni de produits chimiques qui servent à fabriquer des explosifs. Pour venir en aide aux populations nécessiteuses, il est inutile de provoquer des incidents dans les eaux de la Méditerranée.

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