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Intervention de Jean-Jacques Candelier

Réunion du 7 avril 2011 à 9h30
Accords instituant des partenariats de défense — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Jacques Candelier :

…des richesses minières ou pétrolières de l'Afrique en nouant des partenariats « gagnant-gagnant ».

Cependant son combat contre la perte de notre pré carré au bénéfice des Chinois ou des Américains a donné l'impression d'avoir pour seul objectif la préservation des intérêts économiques de notre pays, de nos marchés et de nos approvisionnements en uranium ou en pétrole. Je suis donc sans illusions sur les raisons profondes qui motivent l'évolution des relations de défense que le Président de la République veut maintenant entretenir avec les pays d'Afrique.

En réalité, la France ne peut plus jouer le rôle de gendarme de l'Afrique. La création d'une base à Abou Dhabi et l'importante mobilisation d'hommes et de moyens en Afghanistan sont de véritables gouffres financiers. Il faut déployer tous ces moyens militaires vers l'aide publique au développement. Dans ce domaine, nous nous sommes engagés à atteindre un taux de 0,7 % du revenu national brut. Nous n'y sommes pas du tout.

Au-delà de la nécessité d'une véritable politique de coopération avec les pays africains, qui est une priorité absolue, nous voterons contre les accords de défense qui nous sont soumis car nous pensons qu'il faut éviter ce que l'on peut qualifier de « syndrome tunisien ». Je pense que vous voyez ce que je veux dire ! Faisons attention de ne pas signer n'importe quoi avec des États qui ne sont pas stables ; prenons garde de ne pas nous couper des peuples. Il ne faut jamais perdre de vue les valeurs humanistes, l'État de droit, la liberté et la dignité des êtres humains. Or regardons les processus démocratiques et la situation des droits de l'homme dans ces quatre pays.

Au Togo, l'année dernière, la majorité des partis et la société civile ont fait part à la communauté internationale de leurs soupçons quant à une fraude massive lors de l'élection présidentielle, arguant d'irrégularités graves dans l'établissement des listes électorales.

L'élection présidentielle togolaise a eu lieu en mars 2010. Les précédents scrutins du même type se sont déroulés dans des conditions controversées avec en particulier, en 2005, des manifestations violemment réprimées qui ont causé plusieurs centaines de morts.

La campagne électorale s'est accompagnée d'un raidissement du pouvoir peu conforme au respect des principes démocratiques. Elle a été marquée par la participation de hauts responsables liés aux violences électorales de 2005 et par l'exclusion d'un des principaux candidats à la présidence.

De nombreux heurts ont eu lieu entre militants et forces de l'ordre. La culture démocratique reste à construire dans ce pays. Les quarante années de dictature ont débouché sur une transition démocratique en trompe-l'oeil, amenant au pouvoir le fils du dictateur.

Malgré la reconnaissance internationale de M. Faure Gnassingbé, sa victoire électorale a été émaillée de violences inacceptables – 500 morts selon l'ONU – qui hypothèquent la légitimité du nouveau régime.

On peut également se pencher sur la situation en matière de droit de civil et politique au Cameroun. Le président camerounais, M. Paul Biya, a récemment fêté le vingt-huitième anniversaire de son accession au pouvoir.

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