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Intervention de Jean-Claude Sandrier

Réunion du 6 avril 2011 à 15h00
Questions au gouvernement — Éducation nationale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Claude Sandrier :

Ma question s'adresse à M. le ministre de l'éducation nationale.

Jamais, dans notre pays, l'école publique et laïque n'aura subi une telle agression, avec 16 000 suppressions de postes à la rentrée prochaine, soit 65 000 en quatre ans. Toutes les régions sont frappées. Ne dites pas que vous allez créer plus de postes que vous n'en supprimez, car comment expliquer, par exemple, que dans le département qui est le mien, le Cher, il y aura quarante fermetures de classes pour quatre ouvertures ? C'est un record !

Dans le Nord-Pas-de-Calais, il y aura 339 fermetures de classes pour 91 ouvertures ; en Seine-Saint-Denis, quatre ouvertures de classes pour 2000 élèves supplémentaires. Ces chiffres prouvent qu'il y aura bien une forte augmentation du nombre d'élèves par classe et donc une dégradation des conditions d'enseignement.

Rien ne justifie un tel dépeçage de notre école publique. Le fameux déficit budgétaire que vous mettez en avant pour justifier ces coupes sombres n'est qu'un prétexte fallacieux. Les enseignants, et les autres fonctionnaires, ne sont en rien responsables de ce déficit, car il est imputable, pour les deux tiers aux cadeaux fiscaux accordés pour l'essentiel aux plus riches, et pour un tiers à la crise, autrement dit à ceux qui en ont été les responsables et les complices.

Désormais, chose extravagante, les recteurs reçoivent une prime quand ils suppriment des postes. Les enseignants absents sont remplacés par des adultes encadrants, vacataires, étudiants ou jeunes retraités, recrutés par petites annonces.

Notre pays a le taux d'encadrement le plus faible d'Europe, comme le souligne l'OCDE. Enseignants, parents d'élèves, citoyens se dressent contre ce recul.

Je n'attends pas de réponse de votre part, monsieur le ministre, sauf si vous annoncez que vous revenez sur l'erreur, ou plutôt la faute, que vous êtes en train de commettre à l'égard de notre jeunesse et donc de l'avenir de notre pays. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)

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