Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je suis très satisfait d'intervenir ce soir sur ce sujet qui me tient particulièrement à coeur : la transparence financière dans la vie politique. Il s'agit d'un élément essentiel pour redorer un blason, quelque peu terni malheureusement, dans l'esprit de nos concitoyens : celui des élus. Il faut être lucide sur le sujet. Ce projet de loi est une avancée. Mais celle-ci est encore trop modeste, trop limitée. Les deux tours des élections cantonales qui viennent de se dérouler ont servi, une fois de plus, de révélateur en la matière avec un taux d'abstention particulièrement élevé. En effet, 56 % de nos concitoyens inscrits sur les listes électorales n'ont pas voté – je n'évoque pas ici ceux qui ne s'inscrivent même pas. Je ne parlerai pas non plus des scores particulièrement élevés réalisés à ces élections locales par le Front national, parti extrémiste, qui se nourrit de la crise politique, du discrédit de la classe politique. Il y a quantités de raisons à cela. On ne prétend pas que la question du financement de la vie politique de la transparence financière est la seule. Il y a des causes économiques, sociales très lourdes. Néanmoins, la crise démocratique dans laquelle, malheureusement, la France s'enfonce, y est aussi pour quelque chose. Nous le savons.
Les Français expriment un sentiment de défiance à l'égard des élus – locaux comme nationaux. J'ai la conviction que le manque de transparence y est pour beaucoup. Les événements récents, les conflits d'intérêts dénoncés, les comportements de Mme Alliot-Marie, lorsqu'elle était ministre des affaires étrangères, ou de M. Woerth, lorsqu'il était ministre du travail et surtout lorsqu'il était ministre du budget et des comptes publics, illustrent non seulement ces problèmes mais viennent nourrir à leur tour le rejet exprimé par les électeurs à l'égard de la classe politique.