Non, aujourd'hui, cela n'existe pas, ou très marginalement. La possibilité d'une suspension provisoire de Schengen si jamais l'on considère que le système de protection n'est pas efficace, à ce stade, n'existe pas. On veut la marche avant, mais il faut aussi permettre la marche arrière si l'on est en situation de risque.
Enfin, ma conviction profonde est qu'il faut renforcer les moyens de FRONTEX, qui est notre force d'action pour protéger nos frontières de façon conjointe. Il est indispensable de la renforcer parce que, partout où elle est intervenue, cela s'est traduit par un gain d'efficacité.
Mesdames, messieurs les députés, de tout ce débat, il y a me semble-t-il, deux leçons à tirer.
La première est que nous devons arrêter de faire des extensions de dispositifs européens pour faire plaisir aux uns et aux autres. En l'occurrence il s'agit de sujets sérieux, qui ne se gèrent pas uniquement en prenant en compte la relation bilatérale franco-roumaine, germano-roumaine, ou finno-roumaine. Il faut les gérer en allant au fond des dossiers. On ne peut faire entrer dans un dispositif européen que ceux qui sont prêts, pas pour faire plaisir. C'est dur et cela suppose de la part de notre diplomatie un peu de courage pour l'exprimer, Néanmoins c'est dans l'intérêt de l'image de ces pays, la Roumanie et la Bulgarie, qu'il convient de dire qu'une entrée précipitée serait très néfaste.
La deuxième leçon, – c'est ma conviction profonde, Pierre Lequiller le sait bien – c'est que, face aux défis du monde contemporain, qu'il s'agisse de la spéculation financière, de la défense commerciale de notre marché intérieur, ou encore des différents trafics qui sévissent au sein de l'Europe, la réponse est, à chaque fois, européenne. L'Europe est perfectible, il faut donc l'améliorer, la renforcer, mais j'ai une certitude : le retour à une approche nationale est une impasse, et la seule véritable solution d'avenir est toujours européenne.