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Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du 23 mars 2011 à 21h30
Débat sur l'actualité de l' espace schengen

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

Personne n'ignore que lorsque les gouvernements italiens et espagnols régularisent des centaines de milliers de clandestins, c'est avec la certitude que ces derniers se rendront aussitôt dans le pays à la protection sociale la plus généreuse, c'est-à-dire le nôtre. Va-t-on continuer à demander aux Français toujours plus de sacrifices sur l'autel de cette Europe sans frontières ? Au-delà de la protection sociale, c'est la paix civile elle-même que menace cette anarchie faussement sympathique : trafic de drogue, d'êtres humains, d'armes de guerre que nous retrouvons dans les quartiers de nos banlieues. Oui, c'est le résultat de cette politique suicidaire. Vous ne maîtrisez pas les flux migratoires.

Votre ministre de l'intérieur, M. Claude Guéant, l'a enfin reconnu. C'est assez curieux pour quelqu'un qui a été responsable de cette politique aux côtés de l'ancien ministre de l'intérieur, puis aux côtés du Président de la République. Il n'a fait que constater ce que nous disons depuis longtemps : vous ne maîtrisez plus les flux migratoires. Au même moment, vous supprimez des postes de policier dans nos banlieues, des postes de douanier, des postes de gendarme.

Les Français ont compris que ce n'est pas l'épisode de cet été, cette petite saynète que vous avez jouée sur la Bulgarie et la Roumanie, qui va les rassurer. Là aussi, pour faire croire aux Français que l'État existait encore, le Président de la République a répondu au désordre et à l'anarchie par l'amalgame. Il a expulsé des Roms à grand renfort de caméras de télévision. Ils sont tous revenus dans des camps, dans leurs caravanes, dans leur pauvreté, dans leur misère, et cette misère vous en êtes responsable. Si cela vous intéresse, je peux vous emmener voir ce qui se passe dans le Val-de-Marne.

De même, au moment où des flux migratoires très importants menacent, notamment en Italie, vous êtes impuissants. Le ministre de l'intérieur et de l'immigration en est réduit à faire des moulinets avec les bras à la frontière italienne qui n'existe plus.

En vérité, vous n'avez toujours pas compris que la frontière n'est pas un mur mais une protection. Je vous renvoie à l'excellent livre de Régis Debray qui explique comment la frontière assure la protection des plus faibles, comment elle est un filtre, comment elle garantit l'unité de la nation. Elle n'empêche pas l'échange. On peut en effet être ami avec des voisins, tout en ayant ses frontières. Sans frontières, c'est la loi du plus fort qui l'emporte, la loi de la jungle, la loi de ceux qui exploitent la main-d'oeuvre misérable, celle que j'appelle des délocalisations de l'intérieur.

Venez dans ma banlieue voir, à la sortie des supermarchés, les camionnettes avec ces clandestins qui arrivent et qui sont embauchés au noir par des entrepreneurs peu scrupuleux ! Venez dans nos banlieues voir les ghettos, ces HLM où il n'y a que des clandestins à tous les étages et où la population n'en peut plus, quelles que soient la couleur de sa peau et sa religion ! C'est la loi des mafias, c'est la loi du désordre. Votre système est en train de couler sous vos yeux et vous ne comprenez toujours pas.

Vous avez supprimé les frontières nationales, mais vous n'avez pas été capables de créer des frontières européennes car chaque pays d'Europe a sa propre logique, et c'est bien naturel. L'Allemagne, en suicide démographique, a besoin d'immigration. Par contre 40 % des jeunes dans les quartiers de l'Essonne sont au chômage, mais cela, vous l'oubliez.

Je voudrais que vous m'écoutiez, monsieur le ministre, même si cela ne vous intéresse peut-être pas !

Votre système coule sous vos yeux et vous ne voulez pas remettre en cause ce dogme de l'espace Schengen.

Quand l'État est faible, quand il ne défend plus son peuple, quand il n'est plus le repère de la nation, la colère monte. Or cette colère, vous ne l'avez toujours pas comprise et c'est la montée des extrêmes. Je la regrette, mais vous la nourrissez. C'est vous, sur les bancs de la gauche et de la droite, qui êtes responsables de cette montée des extrêmes. Ensuite, vous prétendez vous unir, tous ensemble, pour crier halte au feu, mais ce feu, vous l'alimentez en permanence, comme un pyromane, tout en jouant les pompiers au dernier moment, sous de faux vocables d'affront républicain notamment.

En fait, votre impuissance est le fruit de votre naïveté ou de votre calcul. Est-ce cette naïveté, cette fausse idéologie européenne qui est en train de tuer notre nation, ou simplement le poids des intérêts de chefs d'entreprise qui préfèrent faire venir une main-d'oeuvre bon marché et laisser les jeunes de nos quartiers au chômage ?

En fait, vous êtes le meilleur agent électoral de ce Front national qui monte et qui inquiète les Français.

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