La municipalité choisira d'autres priorités : elle investira dans les quartiers, elle investira pour d'autres sports qui ont besoin de ce soutien financier. C'est, je crois, tout à fait raisonnable.
La participation de l'État, Régis Juanico vient de le rappeler, s'était élevée à 30 % lors de la Coupe du monde de football ; elle ne sera que de 7 % cette fois. C'est donc un véritable transfert de charges en direction des collectivités locales que vous proposez une fois de plus : si elles veulent accueillir l'Euro 2016, celles-ci n'ont d'autre choix que de faire de l'investissement dans le sport professionnel leur unique priorité.
Cette proposition de loi est donc un texte opportuniste, qui prévoit des dérogations au droit existant pour que les collectivités locales, donc le contribuable, puissent financer la construction et la rénovation de stades en faveur d'intérêts privés. Elle privatise les profits ; elle mutualise le risque et la dépense. L'exception deviendra-t-elle la règle ? Cela supposerait un débat et une concertation : une loi votée en urgence ne suffira pas à répondre à ces questions.
Le sport mérite mieux que cela ; il mérite mieux que cette loi opportuniste, rédigée à la va-vite, examinée suivant une procédure accélérée.