Les mots ne suffisent plus. Des mesures concrètes sont nécessaires pour corriger les fortes inégalités entre les hommes et les femmes.
Par honnêteté intellectuelle vis-à-vis des Françaises et Français, il aurait convenu, avant de déposer une telle proposition de résolution, de regarder honnêtement ce que vous ne faites pas. Je pense notamment aux décrets d'application non promulgués.
Je me suis associée à la CADAC, au planning familial et à des associations féministes dans leur initiative de recours gracieux pour non-application de la loi du 4 juillet 2001, rendant obligatoires une information et une éducation à la sexualité dans les établissements scolaires. De nombreuses femmes attendent la réouverture des centres de proximité, mais aussi la gratuité de l'IVG ainsi que de l'ensemble des moyens contraceptifs. Et je ne parle pas de la réforme des retraites et de ses impacts discriminant sur les femmes.
Plus encore, j'attends le jour où le Gouvernement aura le courage de prendre des mesures sanctionnant le manque de résultats. En Norvège, une loi oblige les grandes entreprises à nommer au moins 40 % de femmes dans leur conseil d'administration. En France aussi, depuis peu, à la différence que si cette obligation n'est pas respectée en Norvège, le conseil d'administration est dissous. Ici, on menace, d'on ne sait trop quoi d'ailleurs.
De manière générale, l'égalité entre les hommes et les femmes nécessite une politique volontariste dans les domaines de l'éducation, de la formation, de l'emploi, de la lutte contre les stéréotypes. Votre proposition de résolution occupe certes le terrain, mais elle est d'une affligeante inefficacité. Elle montre votre incapacité à agir, elle vous discrédite.
Mesdames et messieurs de la droite, nous voulons des actes, pas des déclarations d'intention que vous ne cessez de renier ensuite. Devant tant d'hypocrisie, nous nous abstiendrons. (Applaudissements sur les bancs des groupes GDR et SRC.)