Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, clause de l'Européenne la plus favorisée, violences faites aux femmes, présence des femmes dans les conseils d'administration : les droits des femmes sont devenus au cours de cette législature l'un des rares sujets qui réunissent l'ensemble des groupes politiques non seulement autour d'un constat partagé, mais également sur l'affirmation que l'égalité entre les femmes et les hommes, partie intégrante de nos valeurs et des principes de notre République, doit être prise en compte par l'ensemble des politiques publiques.
Mais le combat pour l'égalité ne saurait se contenter d'une unanimité de façade au Parlement, dès lors que le Gouvernement n'a pas la volonté forte et réelle de faire progresser concrètement l'égalité.
Je ne ferai pas, madame la ministre, le procès de votre engagement féministe, que je sais sincère. Mais quel crédit pouvons-nous accorder à l'affirmation selon laquelle vous êtes la ministre des droits des femmes, lorsque dans le même temps Xavier Bertrand déclare qu'un tel ministère n'est pas la meilleure solution pour lutter contre les inégalités ?
Quel crédit accorder à votre capacité de réduire les inégalités lorsque le Président de la République est dans le déni et déclare que « la vie des femmes ressemble aujourd'hui à celle des hommes », ou lorsque le ministre du travail nous explique que les inégalités de retraites se régleront d'elles-mêmes parce qu'il n'y a plus d'inégalités pour les générations nées après 1956 – ce même ministre tardant pourtant à signer le décret d'application d'un article de la loi sur les retraites, qui prévoit des sanctions contre les entreprises qui ne s'engagent pas pour l'égalité professionnelle ?