Il faut se féliciter de 1'efficacité des opérations, entamées samedi à 17 h 45 par des bombardements français : rapidité de la mise en place de la zone d'exclusion aérienne, diminution des moyens de surveillance aérienne de la Libye et destruction de bases aériennes ainsi que des défenses anti-aériennes, destruction des lignes de ravitaillement de l'armée du colonel Kadhafi. Il faut bien évidemment espérer que ces avancées tactiques contribueront à favoriser un règlement rapide du conflit, mais nous n'avons aucune certitude à ce sujet.
Les tentatives de déstabilisation du colonel Kadhafi – fausses annonces de cessez-le-feu, intimidations, menaces terroristes, désinformation sur des pertes civiles – témoignent de sa détermination à se maintenir au pouvoir à tout prix et à fissurer la coalition. Il semble marquer des points lorsque le Secrétaire général de la Ligue arabe relaie ses propos sur des pertes civiles et conteste les frappes, ou lorsque trois des cinq chefs d'État composant la mission de médiation sur la Libye constituée par l'Union africaine et l'Inde appellent à la cessation immédiate de toutes les hostilités. Après la course contre la montre, une phase délicate est en train de s'ouvrir : la transition politique, qui passe par des discussions diplomatiques.
Il est impératif de ressouder la communauté internationale – et si possible d'élargir la coalition –, de clarifier le commandement, d'éviter l'enlisement et surtout de garder son sang-froid face à un adversaire retors.
La France, par sa vision et sa diplomatie, devra déployer toute sa force de conviction ; elle vient de prouver une fois de plus qu'elle en était capable.
Monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, nous comptons sur vous, comme nous savons pouvoir compter sur le Président de la République. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)