Ce n'est donc pas un hasard si, le jeudi 17 mars dans la nuit, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté la résolution 1973, présentée par la France et le Royaume-Uni et instaurant « un régime d'exclusion aérienne afin de protéger les civils contre les attaques systématiques et généralisées ».
Cette action s'inscrit, comme toutes celles que mène notre pays, dans le cadre de la légitimité internationale et d'un mandat onusien ou européen. C'est le cas de nos actions en Afghanistan, au Liban, en Côte d'Ivoire, au Kosovo ou dans la corne de l'Afrique. C'est le mandat international qui légitime notre action ; c'est aujourd'hui une donnée intangible de notre diplomatie.
Si la légitimité, la justesse et la nécessité de cette intervention ne font aucun doute, il nous faut aujourd'hui nous interroger sur les perspectives à plus ou moins court terme de l'opération lancée samedi. Nos forces aériennes sont intervenues à la fois pour sécuriser l'espace aérien libyen et empêcher toute utilisation des forces aériennes libyennes, mais aussi pour détruire à l'extérieur de Benghazi des colonnes de véhicules et de blindés qui avançaient vers la ville. Nos alliés ont procédé à un certain nombre de bombardements ciblés visant la défense antiaérienne, des bunkers de commandement ou des bases d'appui. L'espace aérien libyen est d'ores et déjà sous le contrôle de la coalition internationale.
À ce jour, les objectifs de la résolution sont clairs : il ne s'agit pas de choisir leur avenir à la place des Libyens. Le Président de la République a réaffirmé « sa détermination totale à permettre au peuple libyen de choisir lui-même son destin ». Il ne s'agit pas de déployer en Libye nos armées pour une intervention longue. Il ne s'agit pas d'entrer dans un conflit d'occupation à long terme. La résolution 1973 de l'ONU exclut tout déploiement au sol.
Bien sûr, nous sommes beaucoup à souhaiter le départ de Kadhafi du pouvoir.