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Intervention de Christian Jacob

Réunion du 22 mars 2011 à 15h00
Déclaration du gouvernement sur l'intervention des forces armées en libye et débat sur cette déclaration — Application de l'article 35 alinéa 2 de la constitution

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Jacob :

Il est important que notre assemblée exprime son unité. (Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Avec ses partenaires, la France a refusé la fatalité. La France a choisi de prendre ses responsabilités. Cette intervention, nous en sommes convaincus, est juste et nécessaire. Elle est aussi pleinement légitime, dans le respect du droit international.

Elle est juste et nécessaire parce que son objectif est la protection de populations civiles menacées par leur propre dirigeant. Le Secrétaire général de l'ONU l'a rappelé en qualifiant la résolution 1973 d'historique parce qu'elle affirme « sans équivoque la détermination de la communauté internationale à remplir sa responsabilité en protégeant les civils de la violence perpétrée par leur gouvernement ».

Cette responsabilité est immense et constitue un message très important à l'heure où on assiste à des répressions plus ou moins fortes dans les pays secoués par la contagion des révoltes tunisienne et égyptienne.

Cette intervention est juste parce qu'elle est demandée par toute une partie de la population libyenne. Les insurgés ont sollicité l'aide de la communauté internationale à de nombreuses reprises. Sans cette intervention, nous en sommes convaincus, le régime libyen aurait impunément poursuivi le massacre d'une grande partie de sa population.

Comment aurions-nous pu fermer les yeux ? Comment aurions-nous pu laisser retomber cet espoir de liberté et de démocratie qui se propage sur les rivages du Sud méditerranéen ? Comment aurions-nous pu rester insensibles aux appels à l'aide du Conseil national de transition ?

Monsieur le ministre des affaires étrangères, vous l'avez rappelé dans votre déclaration avant le vote de la résolution, « c'est une question de jours, c'est peut-être une question d'heures. Chaque jour, chaque heure qui passe resserre l'étau des forces de la répression autour des populations civiles éprises de liberté et notamment de la population de Benghazi. »

Nous l'avons constaté dès vendredi soir, avec l'annonce d'un cessez-le-feu qui n'a en rien cessé les combats autour de Benghazi. Il était temps que nous desserrions l'étau intenable dans lequel se trouvait l'opposition libyenne.

Mais il ne suffit pas de défendre une cause juste ; encore faut-il le faire dans le respect intégral du droit international, qui assure la légitimité d'une action de ce type.

Oui, cette intervention est légitime. Elle n'est pas le résultat d'une initiative désordonnée ou individuelle. Elle est le fruit d'un long travail de persuasion diplomatique. La France, depuis plus de dix jours, est en pointe sur le dossier libyen, et ce depuis que le pouvoir de Kadhafi a repris militairement les choses en main et s'attaque violemment à son peuple. Avec persévérance, la France a poursuivi son travail diplomatique à tous les niveaux : en bilatéral, avec les Anglais dont je salue la mobilisation sur ce sujet majeur ; au niveau européen ; au sein du Conseil de sécurité de l'ONU ou du G8.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

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