La Libye est entrée dans le même processus. Nous avons tous espéré que l'issue en serait rapide et heureuse.
Malheureusement, le régime de Kadhafi a décidé de noyer dans le sang la révolte qui le menaçait. En deux semaines, les espoirs du peuple libyen se sont transformés en cauchemar. Jeudi dernier, Benghazi, dernier refuge de la liberté en Libye, semblait condamnée à tomber entre les mains des troupes fidèles à Kadhafi. La révolution semblait vivre ses dernières heures.
Deux jours plus tard, à Benghazi, l'espoir renaissait. On brandissait des drapeaux français, on brandissait les drapeaux d'une autre Libye portée par ses rêves de démocratie et de modernité.
Que s'est-il passé ?
Kadhafi pariait sur l'impuissance de la communauté internationale. Et il s'en est fallu de peu, en effet, pour que les incantations succèdent aux incantations, les avertissements aux avertissements, sans d'autres conséquences que des discours offusqués.
La France a refusé cette fatalité. Le Président de la République a choisi d'agir. Il a su, avec Alain Juppé, dont je tiens à saluer la détermination (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC), convaincre le Conseil de sécurité des Nations unies de refuser l'inacceptable.
Samedi, à l'initiative de la France, un sommet de soutien au peuple libyen s'est tenu à Paris pour assurer la mise en oeuvre sans délai de la résolution 1973.
Mesdames et messieurs les députés, l'usage de la force dans un conflit interne à un pays arabe dont les structures tribales sont encore prégnantes est une décision lourde. Certains s'interrogent sur ses chances de succès. Le risque existe toujours. Mais les hésitations et les doutes ne seraient-ils pas plus profonds et plus dévastateurs sur le plan moral et politique si nous n'avions rien fait ? Ne seraient-ils pas empreints d'une immense culpabilité si, par prudence et par faiblesse, nous avions assisté, les bras croisés, à la répression d'un peuple désarmé ? (Applaudissements sur plusieurs bancs des groupes UMP et NC.)