Je me demande comment nous gérons nos ambassadeurs. Le représentant de la France en Tunisie aurait dû être rappelé, parce qu'il n'est pas fait pour ce métier et nous ridiculise dans ce pays. Inversement, monsieur l'ambassadeur, pourquoi vous a-t-on fait revenir en France ? Il est très important, aujourd'hui, que la France dispose d'une représentation diplomatique en Libye – quitte à l'installer à titre provisoire à Benghazi. Si ce rappel s'explique par la dangerosité de la situation, pourquoi n'en faisons-nous pas autant pour nos ambassadeurs à Kaboul ou à Islamabad ?
Par ailleurs, je suis clairement opposé à une intervention militaire en Libye, d'une part parce que l'aviation, contrairement aux blindés légers, ne joue pas un grand rôle tactique dans le conflit, et de l'autre parce que nous ne devons pas voler leur révolution aux Libyens. Il faut éviter tout réflexe d'autorité impériale. Les plus grandes révolutions ont leurs martyrs, c'est ainsi. Cette histoire appartient aux Libyens ; ce n'est pas à nous – et certainement pas à l'OTAN – d'intervenir militairement et de peser sur leur destin.