Je sais gré à M. Depierre d'avoir tiré les enseignements des rapports de Philippe Séguin et de David Douillet, qui démontraient la nécessité absolue d'un nouveau modèle économique pour le financement des équipements sportifs : cette proposition de loi vise à accroître la part du financement privé tout en sécurisant le cadre juridique de la construction et de l'exploitation des stades.
Les arguments qu'on vous oppose, monsieur le rapporteur, sont bien paradoxaux. Il est paradoxal d'abord que ceux qui demandent une revalorisation du rôle du Parlement reprochent à des députés de prendre l'initiative plutôt que d'attendre un grand projet de loi du Gouvernement ! Pour ma part, je me réjouis au contraire de voir ainsi consacrés les pouvoirs du Parlement. Il est paradoxal ensuite de vouloir l'Euro 2016 tout en refusant le texte qui permet d'édifier les stades nécessaires au déroulement de cet événement sportif. Soit vous voulez, comme nous, ce championnat d'Europe, soit vous n'en voulez pas, mais dans ce cas assumez votre position !
Il est paradoxal, enfin, d'invoquer l'exemple de la Coupe du monde de 1998, alors que nous ne sommes plus du tout dans la même situation financière qu'alors. Aujourd'hui, l'argent est rare et cher et un État responsable ne peut pas ne pas tenir compte de cet état de fait. De plus, les collectivités locales elles-mêmes ont souhaité des dispositifs leur permettant de se doter de ces nouveaux équipements, dont la vocation ne sera pas seulement sportive, et de renforcer ainsi la compétitivité de leur territoire.
Ce sont toutes les raisons pour lesquelles je trouve cette proposition de loi excellente.