En tant que représentant de la Fédération nationale des syndicats maritimes, je ne puis répondre que pour les marins et non pour les dockers.
Le conflit que connaît la SNCM est un conflit interne. Les marins ont interpellé l'État ; ils sont prêts à participer à une table ronde pour sortir du blocage. Ils ont le sentiment que la SNCM veut se séparer de plus de la moitié de ses effectifs. Leurs demandes n'ont pas reçu de réponse de la part de la direction. Si elle n'avait pas l'intention de supprimer ces emplois, pourquoi refuserait-elle une table ronde avec l'État – qui dispose, je le rappelle, avec les 25 % du capital qu'il détient et les 9 % des salariés, de la minorité de blocage prévue lors de la transformation, en 1985, de la société nationale en société privée ? On sait que des ententes existent et que d'autres se mettront en place pour le transport des passagers en direction du Maghreb, notamment avec un navire sous pavillon anglais. Ce navire se conformera-t-il à l'obligation de passer sous pavillon français ? S'il n'y a rien à cacher, la SNCM doit organiser une table ronde avec l'État et les salariés, qui ne demandent pas mieux.