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Intervention de Laurent Castaing

Réunion du 9 mars 2011 à 9h30
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Laurent Castaing, président du directoire et directeur général du Grand port maritime du Havre :

Je précise que je ne m'exprimerai pas au nom de l'ensemble des ports français, mais seulement en tant que directeur du port du Havre.

Au risque de faire figure de vilain petit canard dans cette table-ronde, je ne suis pas là pour défendre le pavillon français. Aujourd'hui, les ports sont ouverts, la liberté du commerce est l'un des fondements du monde moderne, et ma mission consiste à accueillir tous les navires, avec les avantages et les inconvénients que cela comporte. Il n'y a pas si longtemps, lorsque les nations européennes avaient des colonies, leurs ports étaient réservés aux trafics et aux armateurs nationaux ; cette pratique a marqué les esprits et certaines personnes pensent encore que le directeur du port oriente le trafic et reçoit des ordres secrets du Gouvernement ! Il faut lutter contre cette idée reçue.

Aujourd'hui, pour convaincre les opérateurs, le directeur ne peut compter que sur l'efficacité de son port. Une nation comme la nôtre a besoin de ports dynamiques. D'abord, parce qu'il s'agit d'un impératif économique : dans le cas contraire, on se trouverait dans une situation autarcique où tout coûterait plus cher. Ensuite, parce que le transport maritime est bon marché et que les océans s'apparentent à un immense réservoir de matières premières et de produits manufacturés dans lequel les nations vont puiser. Une nation moderne se doit de rechercher l'accès le plus rapide et le moins onéreux à la mer.

Des milliers d'emplois sont en jeu. Et même si les chiffres avancés intègrent les emplois induits, il ne s'agit pas d'un amalgame abusif car, sous l'effet d'un mécanisme économique simple, ceux-ci tendent à se rapprocher du port par lequel les marchandises transitent. On a pu le vérifier à Anvers.

Si nous voulons conserver nos ports, nous devons être attentifs à quelques éléments. Premièrement, il faut qu'ils fonctionnent, y compris sur le plan social. Pour cela, les forces en présence doivent reconnaître la nécessité de se mettre autour d'une table et de réfléchir en termes d'efficacité. Pardonnez-moi ce parti-pris politique, mais le temps n'est plus à la lutte des classes.

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