Je n'irai pas jusqu'à dire, monsieur le ministre, que c'est l'hommage du vice à la vertu ! J'ai trop de respect pour les fonctions que vous exercez.
Après que les gouvernements successifs ont procédé, comme l'a rappelé notre collègue Jean-Yves Le Bouillonnec, à des appels d'offres absolument « abracadabrantesques », pour employer une expression chère à un ancien Président de la République, il est intéressant de constater que le ministre de l'intérieur, afin de justifier des conditions de rétention de plus en plus invraisemblables, rend hommage aux associations telles que la CIMADE, qu'il convient de citer pour son travail exceptionnel.
Je partage l'avis de M. Le Bouillonnec : je ne vois pas au nom de quoi ces personnes retenues ne pourraient bénéficier de l'assistance et du conseil d'un avocat. Il me semble que cela fait partie des droits fondamentaux que l'on est en droit d'exiger, y compris pour ceux qui seraient entrés irrégulièrement sur notre territoire, et qui ont le droit de se défendre, de se justifier, d'apporter des éclaircissements sur leur situation.
S'agissant du délai de quarante-huit heures, l'argument que vous avancez, monsieur le ministre, consistant à dire que l'adoption de l'amendement aurait pour conséquence que les personnes retenues resteraient plus longtemps en rétention, relève de la pirouette. Il ne faut pas nous prendre pour plus naïfs que nous le sommes !