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Intervention de Philippe Meunier

Réunion du 8 mars 2011 à 21h30
Immigration intégration et nationalité — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Meunier :

Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, même si notre mandat n'est pas impératif, mon devoir m'oblige à vous rapporter ce que les Français, dont nous sommes les représentants, constatent et pensent, sans se soucier de l'opinion d'une pseudo-intelligentsia déconnectée des réalités.

Depuis plus de trente ans, la France subit, plus particulièrement dans la composition de sa population, un véritable choc. Nos compatriotes sont agressés par une immigration massive plus ou moins contrôlée en fonction des majorités successives. Ils sont agressés culturellement lorsqu'ils constatent la présence de plus en plus nombreuse de femmes voilées dans nos rues, dans nos universités et dans les commerces, pratique en contradiction avec notre culture et notre civilisation. Ils sont également agressés par des prescriptions religieuses de plus en plus pressantes, qui ne correspondent en rien à notre identité. Monsieur le ministre, trouvez-vous normal que les jeunes Français ne puissent plus manger de porc dans les cantines scolaires ? Les Français sont-ils condamnés à subir ces prescriptions religieuses ? Et croyez-vous que le corps social va continuer à les tolérer encore longtemps ?

Certains objecteront que, si nous connaissons une immigration aussi importante, c'est tout simplement parce que notre économie a besoin de bras. Abordons clairement le sujet. Il faudrait être aveugle pour ne pas se rendre compte que les emplois les plus pénibles sont occupés par les immigrés. Toutefois est-ce parce qu'ils sont pénibles ou parce qu'ils ne sont pas assez rémunérés ? Ne serait-il pas plus juste, dans une économie de marché que nous souhaitons humaniste, de rémunérer à sa juste valeur un travail difficile, plutôt que de recourir à une manoeuvre immigrée, car bon marché, comme font certains employeurs motivés par la seule cupidité ?

Face à cette immigration massive, certains peuvent se rassurer lorsqu'ils voient défiler derrière les fenêtres de leur TGV une France rurale qui semble éternelle et apaisée. Cependant, si notre pays est d'essence rural, il s'urbanise très rapidement et l'histoire nous apprend que les révoltes et les révolutions commencent toujours par les villes, devenues aujourd'hui agglomérations. Dans les années 90, à Vaulx-en-Velin, dans le Rhône, nous avons déjà eu à faire face à des violences. En 2005, nous avons dû affronter des émeutes d'une importance sans précédent, et cet été, à Grenoble, il y a eu des tirs à balles réelles contre les forces de l'ordre. Quelle sera la prochaine étape ?

Nous sommes plusieurs, depuis des années, à tirer le signal d'alarme dans l'espoir d'éviter à notre pays un affrontement majeur entre des immigrés qui n'acceptent plus d'être utilisés par des employeurs cupides avec la complicité de la gauche (Rires et exclamations sur les bancs du groupe SRC) et des Français qui ne veulent pas voir leur civilisation changée, pour ne pas dire bouleversée.

Monsieur Guéant, votre responsabilité de ministre de l'intérieur est grande. Sous la responsabilité du Premier ministre et du Président de la République, vous avez entre les mains la paix civile, donc l'avenir de la France. À ce sujet, il sera nécessaire, au cours de nos débats, d'informer très précisément la représentation nationale des évaluations que font vos services sur le nombre d'immigrés en situation régulière, d'immigrés en situation irrégulière, d'entrées et de sorties de ces flux migratoires, de reconduites aux frontières. En la matière, les Français veulent plus de résultats et ne comprennent pas que vos objectifs chiffrés soient bien en deçà de leurs attentes.

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