Je forme le voeu qu'en seconde lecture, la mobilisation contre des orientations ou en tout cas certaines d'entre elles, très contestables de mon point de vue, ne faiblisse pas.
C'est vrai, nous en avons parlé et nous en reparlerons encore, le vent de révolte, qui souffle aujourd'hui dans des régions qui nous sont proches géographiquement et historiquement et les inexorables migrations vers l'Europe, notamment vers l'Italie et la France, qui en découlent d'ores et déjà et en découleront demain, ne doivent pas nous rendre plus « frileux », plus « fermés » que nous ne le sommes déjà.
Ce ne sont pas, à mes yeux, des mesures « d'affichage » politique, au travers des cinq lois que nous avons déjà votées en huit ans, qui ont permis hier permettent aujourd'hui et permettront demain de relever le défi d'un monde ouvert. Soyons, au contraire, innovants. Permettez-moi de vous faire quelques propositions, monsieur le ministre. Pourquoi ne travaillerions-nous pas, par exemple, sur les modalités d'une migration circulaire telles que votre prédécesseur les avait envisagées pour la Tunisie ? Lors de notre séjour en Tunisie il y a quelques jours avec Mme Lagarde, le Premier ministre tunisien a sollicité le maintien de ces dispositions envisagées par M. Hortefeux.
Par ailleurs, beaucoup de pays de l'Union européenne vivent des évolutions démographiques catastrophiques – je pense à la Suède et à l'Allemagne. Aujourd'hui, l'Allemagne a besoin de 200 000 migrants par an pour poursuivre sa croissance et son développement économique. Pourquoi ne pourrait-elle pas venir en aide à nos amis tunisiens confrontés à des difficultés en matière d'emploi et de formation ? (Rires sur plusieurs bancs du groupe UMP.) Tâchons d'être lucides, intelligents et solidaires. Essayons de construire un monde meilleur qui soit constitué non pas uniquement de barrières et de murs, mais d'entraide et de partage. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)