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Intervention de Alain Ratier

Réunion du 2 mars 2011 à 9h30
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Alain Ratier, directeur général adjoint de Météo-France :

La coopération concerne, avant tout, le système des satellites météorologiques en orbite polaire : il y a un partage entre l'Europe et les États-Unis dans ce domaine, et les données sont intégrées – c'est d'ailleurs l'une des rares coopérations avec les États-Unis dans le domaine de l'observation de la Terre. Météo-France s'est, en outre, engagée dans un accord avec la NOAA pour un nouveau satellite de démonstration, appelé NPP. Nous allons évaluer l'apport de ces données pour nos besoins propres, notamment les prévisions à courte échéance.

Une coopération existe, par ailleurs, avec le centre de la NOAA installé à Miami pour la prévision des cyclones dans les Antilles et en Guyane. D'autres coopérations concernent plus spécifiquement la recherche, notamment en matière de climat et d'équipements de mesure dans l'Atlantique. Je pense, en particulier, au programme PIRATA, qui regroupe plusieurs organismes, dont certains sont américains – ces derniers ont déjà une expérience acquise dans le Pacifique.

Il est difficile de savoir si un événement donné peut être attribué au changement climatique. Selon nous, on ne peut raisonnablement établir de lien que pour les événements hors norme, tels que la canicule de 2003 ou les catastrophes survenues en Australie. Il faut être d'une grande prudence en ce qui concerne la robustesse des méthodes. Je songe, en particulier, à deux articles parus sur la vague de froid en Angleterre et les inondations en Australie. Je le répète : on ne peut établir de lien que pour des phénomènes de grande échelle, et non pour les précipitations dans le Var.

Les évolutions seront-elles plus rapides que prévu ? Compte tenu des oscillations décennales et multidécennales qui modulent le signal climatique, en particulier dans les zones intertropicales, il serait hasardeux de l'affirmer. Là aussi, il convient de rester prudent.

S'agissant de la comparaison des modèles de changement climatique et des observations, il faut bien comprendre que les modèles de simulation n'« ingèrent » pas d'observation. Le problème ne se pose pas en termes de valeur initiale, mais de réponse moyenne du système « Terre » aux concentrations de dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Les observations servent à valider les modèles en s'appuyant sur le climat passé. Ces modèles ne donnant pas tous les mêmes résultats, il existe des marges d'incertitude et nous devons essayer de comprendre pourquoi ils diffèrent, afin de progresser.

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