Permettez-moi d'évoquer, à mon tour, la réorganisation territoriale de votre établissement, laquelle suscite de nombreuses inquiétudes, car elle consiste, en réalité, à renforcer les grands centres et à supprimer l'échelon territorial. Comme la Cour des comptes l'a indiqué, cette réforme fait reposer sur la totalité des gains espérés sur le réseau territorial, alors qu'elle devrait être étendue à l'ensemble de l'établissement, y compris le siège.
Des centres tels que ceux de Millau, de Mende, d'Aubenas, du Puy, de Brives, de Saint-Étienne ou de Vichy vont être rayés de la carte : c'est tout le Massif central qui sera abandonné par vos services. Les centres de Nîmes et de Montpellier, très proches et comparables sur le plan météorologique, seront préservés, mais il n'existera plus de centre entre Lyon et Montpellier, alors que cette zone compte 400 kilomètres d'autoroutes, dont la moitié est située à plus de 1 000 mètres d'altitude et subit des intempéries extrêmement fréquentes, notamment des épisodes neigeux. La situation est identique entre Lyon et Toulouse. Comment expliquer l'absence de personnel sur ces axes, alors que la limite entre la pluie et la neige est hasardeuse et peut avoir des conséquences très lourdes en matière économique et de sécurité ? Aucun moyen technique ne pourra remplacer la présence d'observateurs professionnels et expérimentés sur ce type de territoires. Je comprends mal qu'une présence humaine ne soit pas considérée comme nécessaire sur des espaces aussi immenses et montagneux que le Massif central, quand Météo-France détache, chaque année, cinq observateurs pour un tournoi de tennis, sachant que le centre le plus proche n'est qu'à quelques centaines de mètres de là. La réorganisation que vous proposez est parfaitement injuste. L'abandon des territoires constitue une grave erreur.