En mai, lorsque nous préparions le référendum constitutionnel, la question s'est posée de savoir s'il fallait repousser les élections législatives pour les faire coïncider avec les présidentielles. Compte tenu du climat de violence, cela n'était pas envisageable. Après l'adoption du référendum le 27 juin, je suis devenue la seule responsable légitime, puisque toutes les institutions de l'ancien pouvoir avaient été mises à bas. Reste que je n'ai pas été élue par le suffrage populaire ; c'est pourquoi nous avons décidé de limiter mon mandat provisoire. Certains souhaitaient qu'il dure trois ans, d'autres un an et demi ; c'est cette dernière durée qui a finalement été retenue. L'autre condition était que je ne me présente pas aux futures élections présidentielles, ce que j'ai accepté. Il faut sortir notre pays de l'ornière et du vide politique : j'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir pour atteindre cet objectif, et j'espère, par la même occasion, avoir montré que les femmes pouvaient apporter une contribution à l'histoire. (Applaudissements.)