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Intervention de Rosa Otounbaeva

Réunion du 2 mars 2011 à 11h45
Commission des affaires étrangères

Rosa Otounbaeva, Présidente de la République du Kirghizstan :

L'OSCE, par l'intermédiaire du Haut-commissaire aux minorités, suit, depuis au moins quinze ans, la situation dans la vallée de Ferghana, qui nécessite aujourd'hui une attention accrue. Deux frontières suscitent mon inquiétude : celle qui sépare le Kirghizstan et le Tadjikistan, et celle du Tadjikistan et de l'Afghanistan, que j'aimerais voir renforcée dans la mesure où les Talibans sont de plus en plus actifs dans le Nord afghan. L'OSCE, compte tenu de ses multiples compétences, est l'une des rares organisations de sécurité capable d'opérer sur notre territoire en matière de liberté d'expression et d'autres droits ; les autres, à commencer par l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), n'interviennent que pour des conflits extérieurs : nous n'avons donc reçu aucune aide internationale lors des affrontements de juin dernier. Pourtant, la question de la sécurité décidera de notre avenir démocratique.

Quant à la base militaire de Manas, nous avons signé un accord pour qu'elle reste opérationnelle jusqu'en 2014. La question de l'approvisionnement des avions est en cours de règlement : les entreprises doivent agir dans la transparence, et non de façon clandestine.

S'agissant de l'activité de la Fondation Aga Khan dans la région, je rencontrerai prochainement les dirigeants du Kazakhstan et du Tadjikistan pour évoquer certains programmes, notamment en matière de lutte contre la pauvreté : les problèmes sont d'une ampleur telle qu'il faudrait aller plus vite.

J'en viens aux minorités. La crise de juin dernier a déclenché, il est vrai, une vague de nationalisme. Pourtant, si certains partis prônent dans votre pays la fin du multiculturalisme, on n'observe rien de tel chez nous : il est plutôt question d'intégrer les minorités, dont les cultures sont d'ailleurs très proches, sur la base d'un développement multi-ethnique dans l'ensemble des services de l'État ; cette question occupe d'ailleurs un département au sein de toutes les instances du pouvoir, à commencer par l'administration présidentielle, à la tête de laquelle j'ai nommé un Ouzbek. Nous entendons, ce faisant, adresser un signe à la société tout entière et lui montrer la voie. J'espère bénéficier du soutien du Parlement en ce domaine, notamment du parti Ar Namys, qui a obtenu la majorité des voix aux dernières élections.

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