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Intervention de Henri de Raincourt

Réunion du 16 février 2011 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Henri de Raincourt, ministre chargé de la coopération :

Notre politique doit savoir s'adapter aux nouveaux enjeux et l'évaluation permettra de faire le point régulièrement et de viser les résultats, si besoin de définir de nouvelles orientations. Je sais aussi les critiques portées à notre politique d'aide vis-à-vis des pays émergents. Nous la maintenons car elle est une réponse au défi climatique et je peux notamment citer l'exemple de notre action en Indonésie, qui est le 4e émetteur de gaz à effet de serre du monde. L'investissement que nous faisons est des plus utiles pour lutter contre le réchauffement climatique et nous ne devons pas l'abandonner. De la même manière qu'il est tout aussi important que nous continuions nos interventions en faveur du secteur privé, via Proparco. Je ne peux omettre de mentionner la coopération décentralisée, mise en oeuvre par quelque 5 000 collectivités locales de France qui financent aujourd'hui plus de 12 000 projets, de manière efficace et concrète. L'ensemble forme un tout qui contribue au développement des pays du sud.

Enfin, il y a de nombreux défis à relever, des besoins nouveaux à satisfaire. Il ne sera pas possible d'y répondre dans les circonstances budgétaires actuelles. Il est par conséquent indispensable de trouver des financements innovants. Notre recherche en la matière ne vise pas à substituer des financements à notre effort budgétaire mais à trouver des recettes additionnelles et complémentaires, stables et reconductibles. J'y vois aussi une dimension morale et éthique, aux termes de laquelle ceux qui bénéficient le plus de la mondialisation participent au financement de la recherche des solutions dans les pays les moins riches, qui en sont au demeurant les premières victimes. C'est indispensable. Plusieurs solutions sont envisageables. A titre d'exemple, je rappelle que, selon les estimations, si nous institutions une taxation à hauteur de 0,005 %, indolore donc, sur les transactions financières, nous disposerions de 30 à 40 milliards de dollars de plus par an en faveur du développement, à mettre en perspective avec les 16 milliards qui sont par exemple nécessaires pour scolariser l'ensemble des enfants africains qui ne peuvent l'être actuellement. Nous ne pouvons pas passer à côté de cette possibilité. Nous sommes certes isolés encore dans les instances internationales sur ces thématiques. Nous appelons à la mobilisation des premiers intéressés, les pays africains eux-mêmes, pour qu'ils prennent plus de poids dans ce débat et adoptent un texte commun. Le Président de la République l'a fait dernièrement encore à Addis Abeba devant le sommet de l'Union africaine.

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