Certains des habitants de la grande couronne – qui sont les provinciaux de Paris ou les Parisiens de la province… – vont devoir payer la taxe additionnelle sur les bureaux, sans pour autant voir passer aucun des trains ou métros qu'elle a pour objectif de financer !
L'absence de connexion de la ligne 14 du métro à la desserte de l'aéroportParis-Charles-de-Gaulle est une erreur. Les études sur sa saturation ne me convainquent pas et l'absence de desserte de Paris intra-muros depuis l'aéroport de Roissy ne l'empêchera pas. CDG Express ne résoudra rien et la décision d'une rupture de charge à la station Pleyel sera lourde de conséquences.
Quelle sera la procédure d'arbitrage entre les variantes encore laissées ouvertes par l'accord entre l'État et la région, notamment pour les gares optionnelles et le métro automatique ? Cet accord envisage aussi la remise à niveau des lignes RER. Mais est-il raisonnable de ne prévoir que 500 millions d'euros pour la ligne D, alors que les élus des collectivités riveraines savent que 2 ou 3 milliards seront nécessaires ? Outre la gestion du temps long et le doublement du tunnel entre Châtelet et Gare-du-Nord, l'accord doit aussi régler les besoins immédiats de remise à niveau. À défaut, ce n'est qu'un trompe-l'oeil !
Seul le débranchement du barreau de Gonesse étudié en son temps par la SNCF est prévu dans l'accord. Je regrette que le débranchement nord, vers la Picardie n'y soit pas également inscrit et je souhaite que ce point puisse être soumis au débat public.
Par quelles réalisations les travaux vont-ils commencer ? Le Mesnil-Amelot, et Roissy seront-t-ils concernés ? Alors que l'aéroport Charles-de-Gaulle est considéré par tous comme une porte d'entrée de la grande métropole à traiter en priorité, la non prolongation de la ligne 14 jusque là est pour le moins surprenante. Qui fixera les priorités ? La Société du Grand Paris ? Le STIF ? Le Gouvernement ? Quel sera le mode de gouvernance ?
Comme la ligne Eole aujourd'hui, la ligne nouvelle entre Paris et la Normandie doit être soumise au débat public. Un tracé direct vers Roissy, assorti d'une liaison efficace par Eole entre Mantes-la-Jolie, la ligne Paris-Normandie et La Défense, n'aurait-il pas été préférable à celui qui, semble-t-il, a déjà été arrêté et qui la fait passer, avant d'arriver à Roissy, par La Défense et Pleyel ? Ne va-t-on pas forer à l'envi des tunnels multiples pour des missions identiques ? Comment les financera-t-on ?
Les arbitrages entre l'État et la région Île-de-France ont-ils rendu obsolète le schéma national des infrastructures de transport (SNIT), qui devait être arrêté le 31 décembre dernier et dont une nouvelle version a été présentée la semaine dernière ? La fixation des points d'arrivée des LGV doit tenir compte des gares qui seront finalement créées, des missions abandonnées et de la qualité des connexions.
Enfin, comme tous les opérateurs industriels de logistique, je regrette vivement que le fret ne soit nullement pris en compte dans le réseau de transport automatique. Dépenser plus de 30 milliards d'euros sans tenir aucun compte de la dimension multimodale n'est-il pas une erreur ?