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Intervention de Maurice Leroy

Réunion du 8 février 2011 à 17h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Maurice Leroy, ministre de la ville :

Monsieur le Président, je vous remercie de votre accueil. Je sais que M. Yves Albarello, rapporteur de la loi sur le Grand Paris pour l'Assemblée nationale, s'est beaucoup impliqué dans ce dossier et je me tiens bien sûr à son entière disposition, comme à celle d'Annick Lepetit.

Parler du Grand Paris devant une majorité de députés non franciliens n'est pas chose aisée. Notre dessein, c'est de permettre à la France de tenir son rang dans la compétition internationale, de donner à la région-capitale les moyens de stimuler la croissance économique au service de notre pays et de créer des emplois.

Quel chemin parcouru depuis dix-huit mois ! Soucieux de rééquilibrer la capitale autour de grands pôles économiques particulièrement attrayants, le Président de la République, lorsqu'il a inauguré l'exposition des travaux des architectes, a fixé un cap, des objectifs et un calendrier ambitieux au projet que Christian Blanc, Michel Mercier et moi-même avons successivement eu l'honneur de défendre. Un projet de loi a été présenté au Parlement dans les six mois et la loi du Grand Paris est entrée en vigueur le 3 juin 2010. Ainsi stabilisé juridiquement et financièrement, le projet a pu se déployer.

La mobilisation sans précédent des collectivités territoriales et des élus a fait émerger des propositions ambitieuses de développement territorial, notamment au Bourget, à Saint-Denis-Pleyel ou à la Cité Descartes.

« Paris Métropole », véritable agora du Grand Paris, est devenu pour les 180 communes qui en sont membres le lieu d'un débat apaisé, préfigurant la nouvelle gouvernance du Grand Paris. Jean-Yves le Bouillonnec puis Jacques J-P Martin, ses présidents successifs, ont effectué un travail remarquable, que je tiens à saluer.

Nous entrons maintenant dans la phase de mise en oeuvre et nous devons agir collectivement, au-delà des logiques partisanes et des oppositions dont a trop longtemps souffert la région-capitale, que ce soit entre Paris et la province – « Paris et le désert français » disait-on dans les années 1970 –, Paris et la banlieue, les villes riches et les villes pauvres…

Si la question des transports est prioritaire, le Grand Paris doit traiter aussi de ce qui préoccupe chaque jour nos concitoyens. Ainsi, les comités de pilotage que j'ai décidé de réunir régulièrement s'intéresseront non seulement au développement économique et au logement, mais aussi à la santé, à la culture ou au sport. La réflexion englobe aussi l'Axe Seine, qui vise à faire de Paris-Rouen-Le Havre, une « seule ville, dont la Seine serait la grand rue ». Partager une vision et émettre des propositions concrètes pour le développement structuré du territoire sont les objectifs de cette démarche d'ensemble.

Soixante-treize jours après mon entrée au Gouvernement, le président du conseil régional d'Île-de-France, M. Jean-Paul Huchon, et moi-même sommes parvenus, dans un esprit de responsabilité, à un accord sur les transports, sujet essentiel pour les Franciliens.

Les débats organisés par la Commission nationale du débat public ont montré, en réunissant près de 20 000 personnes, au cours de 60 réunions publiques ayant débouché sur 600 cahiers d'acteurs, combien nos concitoyens étaient attachés à l'amélioration des transports. Ils demandent une action rapide et massive pour moderniser les infrastructures existantes, notamment de banlieue à banlieue, et insistent pour que l'État et la Région portent ensemble ce projet. Au-delà des Franciliens, ce projet concerne l'ensemble des Français, ainsi que les étrangers qui se rendent en France via la région-capitale.

L'accord historique du 26 janvier 2011 intègre des éléments du projet régional ainsi que l'engagement financier de l'État. En conjuguant ainsi nos efforts, nous moderniserons le réseau existant et réaliserons au plus vite un projet de métro automatique en rocade. C'est un engagement sans précédent en faveur du développement des transports collectifs en Île-de-France.

S'agissant du développement du plateau de Saclay, nous ne sommes pas encore parvenus à un accord mais les engagements de l'État ne s'en trouvent en rien compromis : il s'agit de placer ce pôle d'excellence à moins de 30 minutes de Paris et d'assurer la desserte de Massy, Saint-Quentin-en-Yvelines et Versailles par un métro automatique, respectueux de la zone de protection naturelle, agricole et forestière.

En tant que ministre de la ville, j'ai tenu à ce que le projet du Grand Paris permette aussi de désenclaver les territoires fragiles de la région capitale. Cette méthode doit maintenant être appliquée à l'étalement urbain, aux tensions sur le marché immobilier et aux inégalités territoriales qui freinent le pouvoir d'attraction et le dynamisme de la région-capitale.

Je crois au rôle essentiel des élus et à celui de l'État, qui les accompagne avec détermination dans ce projet. Il nous faut désormais parvenir rapidement à un accord sur le schéma directeur de la région Île-de-France, le SDRIF, et avancer sur l'élaboration des contrats de développement territorial, qui seront l'outil adapté pour impulser les nouvelles opération de mise en valeur des territoires en vu d'un aménagement cohérent des pôles stratégiques.

Enfin, je souhaite créer un label « Grand Paris », à même de conférer une visibilité accrue aux projets en devenir.

Le Grand Paris se doit de devenir une agglomération attirante, compétitive, belle, écologique, sociale et solidaire ; une ville-monde, dense, mixte et connectée ; une ville faite pour l'homme ; bref une ville durable.

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