Les députés du groupe SRC sont eux aussi défavorables à cet amendement pour les raisons évoquées précédemment. Je reprends les arguments de M. Leonetti : je comprends que l'intention soit louable mais à quoi aboutirait l'application du dispositif proposé ? On mettrait d'une part le doigt dans l'engrenage du don pour soi qui impliquerait que toute personne, même bien portante, garde à l'état congelé ses propres gamètes, ses propres cellules souches sanguines, des cellules de tel ou tel de ses organes, dans le cas où, vingt ou trente ans plus tard, elle aurait une défaillance. On entrerait par conséquent dans une logique complètement folle où chacun protégerait certaines de ses cellules jeunes pour le futur.
D'autre part, je crois moi aussi qu'il s'agit d'un leurre qu'exploitent malheureusement certaines sociétés qui y trouveraient évidemment un avantage commercial. Pourtant, la probabilité statistique que ses propres cellules se révèlent utiles à soi-même est tellement infime qu'elle est négligeable. Garder aujourd'hui le sang du cordon d'un nouveau né pour un traitement qui serait appliqué dans quarante ou cinquante ans dans l'hypothèse du développement d'une leucémie ou d'une autre maladie est absurde parce qu'à cette échéance les techniques auront tellement évolué que le sang de cordon conservé ne sera plus la modalité de traitement appropriée.
Il est certain, par conséquent, que la conservation de son propre sang de cordon n'apportera pas de bénéfice à l'enfant lui-même. De plus, une telle pratique reviendrait à rompre avec la philosophie du don altruiste.
C'est pourquoi les députés du groupe SRC sont défavorables à cet amendement quand bien même ils comprennent qu'il est fondé sur une intention louable. Reste que ses effets seront très négatifs et, comme l'a rappelé M. Vialatte, l'idée de stocker les cellules du sang de cordon et de les diviser en deux est le contraire de ce qu'il faut faire. Quand il s'agit de traiter un adulte, il faut utiliser plusieurs cordons et non pas la moitié d'un.