Dans la mesure où il faut d'abord privilégier le don cadavérique, ce serait un mauvais signal de laisser penser que les donneurs vivants sont, comme aux États-Unis, la solution.
Par ailleurs, la disproportion me semble très forte entre le nombre de malades en attente de greffe et la progression du nombre de donneurs que l'on peut espérer de l'élargissement du don, sachant en outre que, s'il y a des pressions intrafamiliales, il existe aussi des pressions extrafamiliales – qui pourra en effet affirmer que tel ami n'a pas été rémunéré ou indemnisé pour le don qu'il fait, et faire la preuve des liens profonds durables et avérés qu'il entretient avec le receveur ?
Pour ces raisons, même si je comprends les arguments de Claude Greff et sachant que désormais nous reviendrons ici chaque année, je pense qu'il vaut mieux dans un premier temps privilégier le don cadavérique, quitte à procéder ultérieurement à un bilan, comme s'y est engagé hier Xavier Bertrand, et à faire des ajustements le cas échéant. Il me semble que le risque dépasse le bénéfice, et j'émets donc un avis défavorable.