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Intervention de Jean-Louis Gagnaire

Réunion du 9 février 2011 à 10h00
Commission du développement durable et de l’aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Gagnaire :

Je siège habituellement au sein non pas de la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire mais de celle des affaires économiques. Toutes deux étaient autrefois réunies et cela permettait de faire converger les exigences du développement durable et du développement économique. Je suis en effet persuadé que l'on ne parviendra pas à promouvoir le développement durable et à protéger l'environnement si on les déconnecte des questions relatives au développement économique. Cela permet notamment de voir que les contraintes peuvent aussi être des chances pour développer ou transformer notre industrie. Ainsi, je crois encore en l'industrie chimique : sauf à renoncer délibérément à tout ce qu'elle peut apporter, c'est par une chimie verte qu'on la fera évoluer vers une activité moins consommatrice d'énergie et de matières premières.

Il en va de même de ce qui a trait à la production d'énergie. Or, on voit bien, s'agissant par exemple du photovoltaïque, que l'on n'aborde pas la question de la même manière dans nos deux commissions. Nous devons nous efforcer de concilier les deux approches.

J'espère qu'avant de lancer les appels d'offres pour l'éolien offshore, on prendra toutes les garanties pour que les industriels français ne soient pas écartés car, si le développement de ce secteur se traduit par des importations massives, cela aura certes un intérêt pour la production d'énergie renouvelable, mais sera très regrettable sur le plan de l'emploi. Cessons donc de faire preuve de naïveté et manifestons plus clairement notre patriotisme économique.

Enfin, alors que nous disposons de massifs forestiers très importants, nous devons importer du bois parce que la filière n'est pas capable de produire en qualité standard. Cela me rappelle ce mot de Coluche : « Les technocrates, si on leur donnait le Sahara, dans cinq ans il faudrait qu'ils achètent du sable ailleurs »... En fait, nous exportons du bois brut et nous importons du bois traité et calibré. Pour que l'on ne continue pas indéfiniment de la sorte, je propose que la gestion de la filière bois soit confiée au ministère de l'industrie.

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