Il y a d'un côté la famille et, de l'autre, les couples.
Je vous ai dit tout à l'heure, madame Dumont, que, dès lors que l'on sort de schémas simples, ordinaires, on se retrouve dans des configurations difficiles, à deux, trois, voire quatre personnes, qui rendent extrêmement compliquée la compréhension de la famille et qui, je pense, ne contribuent pas à la stabilité et à la durabilité de notre société.
Attention aussi à l'intrusion du tiers dans l'homoparentalité, mais aussi dans le débat sur l'anonymat. Je rappelle à cet égard deux sujets que j'avais abordés autour de l'anonymat du don de gamètes.
Premièrement, demande-t-on l'avis des parents ? On m'a d'abord répondu qu'on n'y avait pas pensé. En effet, le projet du Gouvernement exigeait, ce qui est normal, la demande de l'enfant et l'accord du donneur. Mais qu'en est-il du parent ?
Deuxièmement, on m'a dit que l'enfant est majeur. Néanmoins ce n'est pas parce qu'il est majeur qu'il n'a pas de parents !
Faisons donc attention, dès lors que l'on va chercher un tiers dans ces matières, à ne pas oublier les éléments importants que sont les parents.
Je suis heureux, à ce stade du débat, monsieur le président de la commission spéciale, monsieur le rapporteur, qu'un grand nombre de députés, probablement plus qu'en 2004 et en 1994, se soient intéressés à ces matières et pas nécessairement des spécialistes des questions de médecine ou de procréation.
Je crois aussi – je ne m'en réjouis pas mais ne m'en attriste pas non plus – que les clivages, comme l'ont dit certains collègues à gauche, sont plus affirmés. Cela peut aider à éclairer une décision importante où, en effet, se jouent des questions de valeurs. Le ministre l'a souligné cet après-midi : il n'y a pas, quand on parle d'affirmation de valeurs, de mépris à l'égard de valeurs différentes. D'ailleurs, la différence n'est pas totale car nous ne sommes pas ici dans le noir et le blanc, même s'il existe des différences significatives entre les différents bancs de cet hémicycle.
Certains expriment des valeurs à leur manière. Eh bien, nous aussi et ce ne sont pas toujours les mêmes ! Cela fait partie de la vie ; cela témoigne également de l'importance de ce texte, de même que de son caractère politique. En effet, si c'est un texte de bioéthique, il est aussi politique ; il dit notre vision de la société. (Applaudissements sur divers bancs des groupes UMP et NC.)