Je suis très heureux que vous écoutiez aussi la volonté populaire, puisque, même si je n'ai pas totalement suivi ce que disait notre collègue Noël Mamère, c'est à lui que je dois l'idée des jurés citoyens et des conférences citoyennes. C'est quelque chose que vous verrez dans le texte, et qui me semble indispensable quand on a un débat du type de celui que nous avons aujourd'hui. Il n'est pas normal que seuls les points de vue de quelques députés soient pris en compte, des députés que l'on qualifie parfois de « spécialistes de la question », comme si l'on devait être « spécialiste » de l'éthique, ou « spécialiste » de la fin de vie, ou « spécialiste » de la morale. Je pense que ces sujets concernent tous les Français. Nous vous proposerons, et j'espère que vous adhérerez à cette proposition, que chaque fois que l'on évoque un problème de société ou un problème éthique, on soit contraint à ce débat citoyen, avec des jurés citoyens tirés au sort, qui, à mon sens, reflètent mieux l'opinion publique que telle ou telle association, que tel ou tel parti. Cela est aussi préférable au sondage d'opinion, lequel n'entraîne pas une réflexion. L'opinion, disait Bachelard, n'est pas une pensée. Et l'on voit bien la différence qu'il peut y avoir entre une réflexion de citoyens, étalée dans le temps, et une réaction à une question du type : « êtes-vous pour ou contre ? », qui n'est jamais la bonne façon d'aborder des sujets complexes.
Enfin, vous constaterez, avec plaisir ou déplaisir, que l'UMP n'a pas une totale unanimité sur l'ensemble des sujets que nous allons aborder. Vous pourrez constater nos divergences, peut-être notre diversité, qui fait aussi notre richesse, et qui en tout cas reflète le respect des convictions de chacun. Il n'y a pas eu de réunion de l'UMP définissant les positions que l'on « devait » prendre, sur un point ou sur un autre, l'UMP considérant, en tant que formation politique, qu'elle devait laisser chacun libre de son appréciation en fonction de ses convictions.
Par conséquent, je vous rassure, je suis comme vous favorable à un débat apaisé. J'ai cru comprendre, cependant, que pour vous, le débat ne pouvait être apaisé que si l'on rejoignait vos positions.