Monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, monsieur le rapporteur, chaque fois que nous avons eu à réviser les lois bioéthiques, nous avons pris soin d'auditionner tous les courants religieux et philosophiques, chacun de ces courants nous expliquant ce qu'étaient, selon lui, l'origine de la vie et la fin de la vie. J'ai toujours considéré que, dans un État laïque, il était de notre devoir d'écouter tout le monde. Cependant, en tant que parlementaires, nous n'avons pas à arbitrer entre telle et telle religion.
Pour moi, les lois bioéthiques sont des lois relatives aux droits de l'homme. Le législateur a concilié trois droits : le droit du malade de pouvoir espérer disposer, demain, d'un traitement pour une maladie aujourd'hui incurable ; le droit du chercheur de pouvoir chercher librement, dans un cadre légalement défini ; enfin, le respect de la personne humaine.
Lorsque le législateur s'apprête à prendre une décision, il doit concilier ces trois droits. C'est alors rarement blanc ou noir, mais le plus souvent gris, et c'est toute la difficulté des lois bioéthiques. (Applaudissements sur l'ensemble des bancs.)