Monsieur Guibal, oui, le processus de transition démocratique se met progressivement en place en Égypte, comme nous l'avions appelé de nos voeux.
Le vice-président Suleiman a convié les forces de l'opposition à un dialogue politique ; le président Moubarak a annoncé qu'il ne briguerait pas un nouveau mandat. Dans le même temps, les cadres dirigeants du Parti national démocratique ont été écartés.
Nous sommes donc dans un processus qui paraît se calmer par rapport aux premiers jours. Nous devons néanmoins rester totalement vigilants : un accord entre toutes les parties ne sera sans doute pas aisé. D'ailleurs, d'ores et déjà, de nouvelles manifestations se déroulent aujourd'hui.
De ce point de vue, il me paraît essentiel de rappeler ce que sont nos principes (Exclamations sur les bancs des groupes SRC et GDR), les principes de notre politique étrangère, qui consistent à ne pas vouloir décider à la place des peuples, mais à les soutenir et à les encourager.
Les Égyptiens, notamment, doivent pouvoir manifester pour leurs idées et leurs aspirations en toute sécurité, et a fortiori sans risquer leur vie. Il est tragique qu'au XXIe siècle on risque sa vie ou son intégrité physique uniquement parce que l'on réclame des droits civiques, parce que l'on dit ses aspirations.
De la même façon, des journalistes doivent pouvoir exercer leur métier sans être inquiétés. Je regrette d'avoir dû, moi-même, intervenir au début du week-end pour sortir de prison des journalistes français ou pour les aider à revenir d'Égypte. Il en va de même, d'ailleurs, pour les défenseurs des droits de l'homme.
Comme je l'ai déjà fait, j'appelle les responsables égyptiens à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir la sécurité et la liberté des manifestants et de la presse. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)