Monsieur le Premier ministre, derrière vos discours sur la compétitivité, la fiscalité, la durée du travail, les retraites, vous cherchez à masquer les causes réelles de la crise, qui sont l'aveuglement et la cupidité des financiers, auxquels vous êtes totalement soumis.
Le véritable handicap de notre économie, ceux qui la mettent en danger, ce ne sont ni les infirmières, ni les enseignants, ni les policiers, ni ces six millions de salariés qui gagnent moins de 750 euros par mois, ce qui est scandaleux lorsque l'on voit que les revenus des plus riches explosent.
Ceux qui mettent en danger l'économie, ce sont ceux qui, en huit années, ont fait passer la part des dividendes et des intérêts versés aux banques de 25 % de la richesse créée par les entreprises à 36 % ; ce sont ceux qui, en trente ans, ont fait passer l'échelle des salaires, de un à quarante, à un à trois cents.
Ceux qui mettent l'économie en danger, ce sont ces cinq cents plus grosses fortunes françaises qui possèdent aujourd'hui 12 % de la richesse nationale, soit deux fois plus qu'il y a dix ans, avant la crise.