…joint aux sables mouvants de l'Union pour la Méditerranée, ont égaré le chef de l'État et ses ministres, contribué à leur faire perdre tout horizon écologique et diplomatique dans une sorte de désert plus que symbolique.
Les choses avaient pourtant bien commencé. Rappelez-vous, c'était à l'époque où M. Jean-Louis Borloo, alors ministre de l'environnement, croyait encore en la parole présidentielle. Nous l'avions pourtant alerté en son temps, depuis les bancs de l'opposition, des risques qu'il prenait pour sa sécurité personnelle, environnementale et, tout simplement, politique. Avec raison, M. Borloo avait soutenu l'initiative allemande. Il avait réussi à faire désigner la directrice adjointe de son cabinet, Mme Hélène Pélosse, comme directrice intérimaire de l'IRENA. Le choix était pertinent : Mme Pélosse avait travaillé plusieurs années au secrétariat aux affaires européennes. Puis, pendant la présidence allemande de l'Union européenne, elle avait été détachée à Berlin auprès de Mme Merkel.
Que croyez-vous qu'il arriva ? Grâce à l'action de M. Sarkozy, à l'heure où nous ouvrions une base militaire dans les Émirats et d'hypothétiques négociations sur le nucléaire civil, le siège de l'IRENA s'envolait vers un grand pays pétrolier producteur de CO2, Abou Dabi. Le 14 octobre 2010, Mme Pélosse, tirant les conséquences de cette bizarrerie a présenté sa démission. J'ai ici sous les yeux un entretien qu'elle a accordé à un grand quotidien du soir, comme il est d'usage de présenter ce journal. Permettez-moi de vous en lire un court extrait. « Si on avait voulu une IRENA qui fonctionne, il n'aurait pas fallu l'installer à Abou Dabi. Il aurait fallu soutenir l'Allemagne, qui était candidate, cela n'a pas été fait, en dépit de la relation franco-allemande. »