Madame la présidente, monsieur le ministre d'État, mes chers collègues, en avril 2009, à l'occasion du sommet de l'OTAN qui se tenait à Strasbourg et à Kehl, la France reprenait toute sa place dans l'Alliance atlantique.
Moins de deux ans plus tard, sans doute est-il prématuré de tirer un réel bilan de cette réintégration. Mais il est d'ores et déjà possible de montrer que les craintes de ses opposants sont infondées, même si elles font l'objet de brillantes argumentations.
Notre position est finalement toujours originale et nous permet de redonner de la couleur à la défense européenne, si nécessaire. Et cela tient à une raison simple : la majorité de nos partenaires européennes font partie à la fois de l'Union européenne et de l'OTAN.
Le débat qui s'est tenu au sein de notre Assemblée le 17 mars 2009, au terme duquel le Gouvernement avait engagé sa responsabilité, avait notamment été l'occasion de rappeler à quel point la décision de réintégrer la structure militaire intégrée de l'OTAN était l'aboutissement logique d'un rapprochement engagé à partir de 1995 – sous votre responsabilité, monsieur le ministre – dans un contexte géopolitique profondément différent de celui qui avait dicté la décision du général de Gaulle en 1966. Ce n'est, paradoxalement, qu'une fois la guerre froide terminée que l'OTAN a lancé ses premières opérations militaires, en Bosnie-Herzégovine, et c'est alors qu'est apparu ce paradoxe : alors que la France était l'un des principaux contributeurs, elle ne participait pas aux échelons stratégiques du commandement. Il n'était pas admissible que les forces armées françaises soient assimilées à des troupes supplétives.