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Intervention de Axel Poniatowski

Réunion du 2 février 2011 à 15h00
Débat sur l'otan et les orientations données aux forces armées françaises

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAxel Poniatowski, président de la commission des affaires étrangères :

Symétriquement, la Russie compte sur les technologies européennes pour affermir ses capacités militaires. L'achat récent, par la marine russe, de quatre bâtiments de projection et de commandement français, dont il faut se féliciter, en est une confirmation éclatante.

Jusqu'où cette relation peut-elle aller ? Des voix s'élèvent, y compris en Russie, pour demander l'intégration de ce pays dans l'OTAN. Le défi n'est pas encore l'adhésion de la Russie, me semble-t-il, mais un changement de perception, déjà amorcé dans certains États, comme la Pologne, l'Ukraine ou l'Estonie. L'ancien adversaire peut devenir un allié reconnu par tous.

Pour ce faire, il faut être réaliste, et identifier les domaines précis dans lesquels la coopération entre la Russie et l'OTAN peut être la plus porteuse. Le président Medvedev suggère de renouveler les traités de sécurité sur le continent européen. Cette proposition va dans le bon sens, mais elle mériterait d'être précisée.

Le domaine dans lequel une action commune avec la Russie peut être le plus profitable pourrait être la lutte contre le terrorisme. Frappée régulièrement, encore très récemment à l'aéroport de Moscou, la Russie souhaiterait être reconnue comme un partenaire fiable dans ce combat contre la violence extrémiste.

Pour sa part, l'OTAN ne peut que gagner à obtenir le soutien de la Russie pour des opérations qui impliquent désormais le déploiement très lointain de forces équipées de manière moderne, et coûteuse.

Ces coopérations pourraient aller jusqu'à la création d'unités projetables communes. On peut ainsi imaginer coordonner les opérations européennes et russes dans le golfe d'Aden pour lutter contre la piraterie maritime.

Naturellement, la lutte contre le terrorisme ne saurait cautionner la guerre cruelle que la Russie a menée dans le Caucase du Nord, et le partenariat stratégique que nous devons construire avec les Russes suppose le respect de l'intégrité territoriale de la Géorgie.

Nous ne pouvons que souhaiter un apaisement dans le Caucase, déjà durement affecté par les violences de toutes sortes, et des solutions pacifiques doivent être apportées aux problèmes de la région.

Le sommet de Lisbonne nous invite donc à la mise au point d'un partenariat stratégique vigilant avec la Russie. Nous ne pouvons que nous féliciter de cette perspective, qui sert les intérêts de l'Europe et de la France. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

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