Monsieur le ministre de l'intérieur, de l'outre-mer, des collectivités territoriales et de l'immigration, nous n'arrêtons pas de vous dire qu'il est incohérent de constater l'augmentation du nombre des actes de violence et, dans le même temps, de réduire les effectifs de police et de gendarmerie.
À la pression quotidienne que subissent sur le terrain les policiers et les gendarmes – autrement dit, la politique du chiffre – s'ajoute, aujourd'hui, un mélange d'émotion et d'indignation chez les gendarmes. Au cours des discussions budgétaires, nous n'avons pas cessé de demander l'équilibre de l'évolution des effectifs entre gendarmerie et police.
Monsieur le ministre, après la mobilisation syndicale que chacun connaît, vous avez été obligé de renoncer à dissoudre deux compagnies de CRS, même si elles ont enregistré une perte d'effectifs. Or, au même moment, vous faites annoncer la suppression d'escadrons à Arras ou encore à Rennes où sont accueillis des gendarmes de retour d'Afghanistan. Huit escadrons ont déjà été supprimés en 2010 ; sept le seront en 2011. Si chaque gendarme ou chaque policier est prêt à discuter sereinement de l'affectation des moyens, aucun ne peut accepter les coupes claires d'une RGPP difficile à comprendre parce qu'elle est non seulement violente mais aussi inégalitaire.
Monsieur le ministre, reviendrez-vous aussi sur les décisions relatives aux gendarmes, et nous direz-vous enfin qu'il n'y a pas de RGPP qui vaille lorsqu'il s'agit d'assurer la sécurité de nos concitoyens ? (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC et sur divers blancs du groupe GDR.)